The Lovers, Marie-Francois Firmin-Girard (1838-1921).
La lecture de Sylvie (1853), intégrée au recueil Les Filles du feu, est à
rapprocher de ce poème composé la même année :
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout
Weber ;
Un air très vieux, languissant et
funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes
secrets.
Or, chaque fois que je viens à
l'entendre,
De deux cent ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize... Et je crois
voir s'étendre
Un coteau vert que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coin de
pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres
couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre les
fleurs.
Puis une dame à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits
anciens...
Que, dans une autre existence
peut-être,
J'ai déjà vue ! - et dont je me
souviens !
Dans la présentation de la nouvelle (édition le Livre de Poche),
il est écrit : "Si le récit de Nerval témoigne de quelque
chose, ce n'est pas de la persistance du tir à l'arc dans le pays de
son enfance [le Valois], ni même du déchirement vécu entre les
figures féminines de "sainte", de "fée" ou d'"actrice". C'est plutôt de la difficulté à donner du sens à sa
vie quand le morcellement, la discontinuité, le décalage se
manifestent dans ce qui nous relie le plus à nous-mêmes : nos
souvenirs".
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