lundi 25 juillet 2011

Extrait de journal



Dimanche 24 juillet 2011


  Quelle agréable sensation que de se dire « ma journée fut réussie » ! Même si le temps à Paris ne laisse pas l’été s’exprimer, il n’empêche que les belles promenades à demi ensoleillées demeurent plus que satisfaisantes ! Nous sommes partis avec M. déjeuner dans le jardin des serres d’Auteuil. Le simple fait de discuter tranquillement sur un banc faisant face à un parterre de fleurs suffit amplement à se sentir en paix…
  Malheureusement, j’ai pris conscience de mon ignorance en matière de botanique. Je ne sais pas même reconnaître les pétunias des volubilis ! Et pourtant, le sujet mériterait une attention complète.
  Après avoir évoqué la vie de nos amis, la beauté des lieux (quelque peu amoindrie par le bruit lancinant du périphérique voisin) et les caractéristiques de la nature en Amérique – un terrain d’exploration continuel dans nos conversations - nous nous sommes dirigés paresseusement vers les serres endormies dans leur cocon humide. M. a pu me faire apprécier à travers une reconstitution de la flore subsaharienne, les plantes de son pays et ses souvenirs s’y rattachant. Déambuler entre les premiers cotonniers ou caféiers jamais aperçus ou bien pénétrer dans une serre grandiose abritant d’énormes fleurs éclatantes et des poissons exotiques relèvent de l’inconnu le plus délectable. Des choses que je n’avais jamais vues… j’espère tant qu’il y en aura encore ! Quelle joie (quel autre mot employer?) d’examiner les couleurs chatoyantes des perruches en cage et autres oiseaux, ces couleurs qui semblent si peu réelles en comparaison de celles de nos pauvres moineaux… On oublie presque qu’elles n’existent pas seulement sur les livres de coloriage. Et lorsqu’on s’assoit simplement au cœur de ce monde tropical recrée comme par magie, on entend le souffle de cette nature si étrange, aux créations improbables, aux plantes tachetées, cloutées, bigarrées…
  Et on s’en retourne, un peu moite, un peu sous le charme, pressé de revenir mais désireux de retenir quelques noms de botanique, ces noms insaisissables qui seraient tellement plus faciles de se rappeler s’ils se transformaient en « plante léopardée »  plutôt que de contenir des syllabes latines sévères, ne reflétant pas les harmonies de la nature. Bien sûr, je n’en ai retenu aucun et resterai ignorante. Mais cette même ignorance m’encouragera à retourner à ces serres et puis je ne puis m’en défaire, elle me fait voir cette poésie qui existe quand on se prend à rêver autour de ces arbres, fleurs et autres fruits; je ne m’imagine pas les examiner sérieusement en y collant des étiquettes ! De toute façon, il n’y a aucune raison que cela se produise, je n’entends rien à la science, hélas.
 Enfin, quelle belle journée ! Je me couche, heureuse ou « tenue en joie » !