Wild Horses des Stones résonne à mes oreilles tandis que j’avance pas à pas dans les longues allées de Tiergarten. Le parc ne semble jamais finir. Troisième journée à Berlin. Les nuages s’amoncellent de manière inquiétante au dessus de ma tête. Mais, le sourire aux lèvres, il me semble marcher dans un rêve éveillé : comment ce merveilleux espace peut-il exister en plein centre-ville ? Les berlinois promènent leur chien, font du vélo, inconscients de leur chance.
Je sais que les nuages vont se décharger en un flot violent d’une minute à l’autre. Je pense - il est temps de se diriger vers une sortie. Le vert des arbres m’attire, leurs feuilles se détachent sur le gris presque noir du ciel en colère.
Alors que Wild Horses s’achève, une pluie de glace, des grêlons en forme de polystyrène s’écrasent sur les parterres, les pelouses et l’hiver revient en force. Je ne puis faire autrement que sourire devant ce qu’a prévu la nature. Je n’ai jamais vu pareil spectacle. Des rafales de boulettes blanches balaient la ville, le parc, les immeubles, les habitants désemparés comme dans un Walt Disney. Abritée sous mon parapluie, je me sens en sécurité, heureuse, consciente que le vent me souffle nombre de promesses pour les mois à venir…